Germaine ALLAIN (ca. 1606-1656), Sosa 4493, en cette fin d’année 1656, vit en la commune de Senonches, Eure-et-Loir.
Abraham JULLIOT (≃1597-1667), son époux, est fendeur de bois dans la plus grande forêt d’Eure-et-Loir et même l’une des plus importantes de France. La forêt domaniale et les forêts privées couvrent alors plus de 8.000 hectares. Le bois coupé est en bonne partie destiné à alimenter les fourneaux qui vont s'installer aux lisières de la commune.
La famille est installée dans le hameau de Laudigerie qui borde Senonches, à proximité immédiate de la forêt et du village.
Germaine, mère par cinq fois entre 1620 et 1633, continue, maintenant que les enfants vivent leur vie, d’entretenir le jardin et la basse-cour qui complètent utilement les maigres ressources de la famille. Souvent, elle seconde son époux dans son activité forestière. Point de répit dans cette vie de labeur, avant la mort, c’est ainsi.
Les années passent et cet hiver 1656 promet d’être très rigoureux ! Dès le 25 novembre, des gelées s’abattent sur la région, comme elles se sont abattues sur la France. À Paris, la Seine est gelée et cette vague de froid extrême touche maintenant toute l’Europe. La nuit tombe tôt, mais il faut continuer de travailler et rentrer beaucoup de bois pour alimenter l’âtre familial pour tout l’hiver.
Germaine, qui n’est pas en reste, participe à la collecte. En cette fin de journée, alors que la nuit est tombée, elle ramène un dernier fagot quand elle est soudainement mordue par un animal qu’elle n’a même pas le temps de voir, qu’elle a certainement dérangé ; un chien, sûrement. Elle rentre chez elle, se soigne avec les moyens sommaires dont on dispose à l’époque. On ne s'inquiète pas pour si peu.
Las, le lendemain, la plaie s'infecte ; une compresse d'eau bouillie fera l'affaire. Le jour suivant, la fièvre monte brusquement et, finalement, Germaine décède des suites de ses blessures.
Une lecture attentive de l’acte d’inhumation, rédigé par le curé Drouard, nous renseigne un peu plus sur les circonstances du décès de notre ancêtre. Il formule ainsi :
« Le vendredy 8e de décembre 1656, a été inhumée en l’église de céans Germaine Allain, femme d’Abraham Julliot, âgée de 50 ans ou environ. »
La mention marginale n’aura pas échappé à votre œil attentif : « Mordue d’un loup enragé ».
Les éléments dont nous disposons ne nous permettent pas de douter de la morsure par un loup, certes peu banale, ayant entraîné une mort par infection, elle, malheureusement, beaucoup plus courante à l'époque.
L’histoire ne dit pas si c’est au lieu dit du « chêne au loup », proche de leur demeure, qu’elle a fait cette fatale rencontre…
1-Jour-1-Ancêtre
Ce défi entre généalogistes consiste à raconter l'histoire d'un ancêtre à partir d'une date précise. C'est une façon de mettre en lumière les "obscurs", ceux dont on parle peu. Une date, un ancêtre qui a connu un événement ce jour-là et une publication exactement à la date choisie ou presque...
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triste histoire !