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Photo du rédacteurAlain THIREL-DAILLY

1-Jour-1-Ancêtre : Inhumation de Marie Gillot, Senonches, 8 avril 1724.

L'hiver 1724 a été très rigoureux, des vagues de froids extrêmes se sont abattues sur la France et Senonches n’a pas été épargnée. Peut-être Marie GILLOT, soixante dix ans bientôt, à la vie bien remplie entre ses douze grossesses et sa vie de labeur aux champs, a-t-elle mal supporté cet hiver sibérien. Déjà 17 ans qu’elle est veuve de Simon Flaunet sans avoir jamais pu prendre le moindre repos.

C’est ainsi que le 7 avril du dit an, en sa demeure au lieu dit « Les Esseaux », Marie sent sa dernière heure venir. Une voisine qu'elle a appelée va chercher ses fils. Claude, le plus âgé des enfants encore vivants, 39 ans, Simon, 35 ans et Jean, 28 ans se rendent auprès d’elle. L’aîné, comprenant la situation, délègue son cadet pour mander le curé. Ce dernier fait diligence et arrive à temps pour administrer à la mourante les sacrements de pénitence et d’eucharistie. Marie peut désormais mourir. C’est le lendemain seulement, après que sa famille l’eut veillée une bonne partie de la nuit, qu’elle sera inhumée.

De bonne heure les Frères de Charité de Senonches, requis par le curé, se présentent au domicile de la défunte et remettent aux belles-filles le drap mortuaire dont le corps sera revêtu. Ce sont ces frères charitons, « chrétiens catholiques de bonne réputation », qui sont chargés d’organiser le convoi mortuaire selon un rituel bien établi et immuable.

Le Tintenellier, parfois appelé « clocheteux », ceint du traditionnel « tabar », sorte de surcote, richement orné des motifs de la confrérie, organise le convoi dont il prendra la tête. Quatre charitons sortent le cercueil qu’ils portent à bras et se positionnent devant la demeure. Les autres frères, revêtus de leur chaperon, porteurs des bannières et des cierges, encadrent les porteurs. La famille, puis les amis, enfin, ferment la procession. Le Tintenellier peut désormais mettre en marche le convoi qu’il conduit au rythme lent et monotone des deux grosses clochettes, ou tintenelles, qu’il agite sans discontinuer.


Frères de charité

Il n’y a pas loin des Esseaux à l’église l’église St Cyr de Senonches. Le curé de Nerville, alerté par le son des clochettes accueille le convoi sur le parvis. C’est lui qui officie pour l’inhumation, assisté du vicaire Burin et des frères de charité pour la liturgie.

Vient l’heure de la mise en terre assurée par d’autres charitons qui, très tôt avant le levé du jour, ont creusé la fosse où désormais reposera Marie, à proximité de son époux. Le convoi peut maintenant repartir en sens inverse pour raccompagner la famille jusqu’à la demeure de la défunte où leur sera servie une boisson.


 
1-Jour-1-Ancêtre

Ce défi entre généalogistes consiste à raconter l'histoire d'un ancêtre à partir d'une date précise. C'est une façon de mettre en lumière les "obscurs", ceux dont on parle peu. Une date, un ancêtre qui a connu un événement ce jour-là et une publication exactement à la date choisie ou presque...


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