On a beau dire, les photos noir et blanc en argentique, ça avait d'la gueule ! Mon père avait un Rolleicord et, pour moi, enfant et même ado, une photo, c'était nécessairement au format carré. C'était avant que n'arrivent les 24 x 36, puis, ensuite, les appareils numériques et, enfin, les smartphones. Les photos n’existaient donc que par le tirage papier que l’on en faisait, chez Jean Decqueecker. Instagram n'avait pas encore remplacé les boites photos ou les albums…
Si je n'ai pas pu connaître mes grands-pères, j'ai eu la chance de connaître mes deux grands-mères qui ont compté pour moi. Sur cette photo, c’est dans la cour de la mère de ma mère que je joue, avec mon bébé dans les bras. Nous sommes à Dreux, au 28 de la rue du Bois Sabot, certainement au printemps ou à l'été 1955.
Emma, dont je vous ai raconté les deux « premières vies » avec Edouard Dageon, son premier époux, puis avec Armand Klein, mon grand-père, sur ce site, et dont je vous conterai prochainement la suite, est déjà âgée sur cette photo de 76 ou 77 ans. Mémère Ma, comme je l’appelais, n’était pas bien grande, d’une constitution robuste, même si elle était « sèche comme un coucou ». Elle faisait montre d’une belle énergie, était dotée d’une santé de fer et sa joie de vivre était communicative. J’aurai ainsi plaisir à partager des moments avec elle jusqu’à ses 93 ans.
Ma sœur me racontait encore, il n’y a pas très longtemps, que notre grand-mère jouait avec elle, petite-fille, à la corde à sauter. Si je n’en ai pas le souvenir, je me souviens bien, par contre, quand, malgré sa petite taille, elle se pliait sur ses genoux pour se rapetisser encore, sa jupe touchant presque terre « pour faire la petite-vieille », comme elle disait ; « un vrai numéro ».
Les photos anciennes témoignent aussi de la façon d’éduquer les enfants. Ici, je n’ai manifestement aucun complexe à porter une superbe barboteuse ni à jouer avec une poupée ; et c’est tant mieux ! Quand je serai un peu plus grand, elle m’emmenera « faire de l’herbe à lapins » pour nourrir ceux qu’elle élève encore dans sa grange avec son fils, mon oncle Louis. Et c’est à genoux aux bords des champs qu’elle manie la faucille et fauche la luzerne que nous ramenons dans des paniers d’osier. D’autres fois, ce sont les feuilles de frêne que nous ramassons pour qu’oncle Louis fasse la Frênette.
Si dans la famille on est joueur de cartes, Emma échappe à la règle. Quand elle accepte de jouer à la bataille avec moi, si elle ne gagne pas, elle me pince les bras. Gentiment « teigne », la grand-mère ! Mais je l’aimais bien quand même, soyez rassurés, et je garde d’elle un trés vif et bon souvenir !
La photo de la semaine
Le principe de la photo de la semaine est de partager chaque semaine, sous forme de rendez-vous des lecteurs, une photo d'un événement majeur ou de la vie quotidienne de nos ancêtres. Ces photos sont ensuite insérées dans la Galerie
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Mamie aussi trichait aux cartes
Oh là là ! J'adore la barboteuse ! (Toujours d'actualité pour habiller bébé) Catherine Livet
Que de souvenirs dans une photo ! 😊 Pour ma part, je me souviens des séances de "cinéma" qu'organisait mon père, lorsqu'il projetait les films en super 8 qu'il tournait de nos scènes de vie familiale. Je me souviens du bruit du moteur, du bruit de la bobine et de l'affolement général quand, si la lampe chauffait trop, la bobine fondait !