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Photo du rédacteurAlain THIREL-DAILLY

Récit de vie : Armand Klein (8) : l'entreprise s'agrandit

Les années passent, et la société Monniot-Klein, toujours installée rue des Poitevins, prospère. Les compères envisagent de nouveaux développements et saisissent une opportunité qui se présente à eux dans le 14ème arrondissement. Ensemble, ils louent des locaux dans un quadrilatère entre les rues d’Alambert, Bezout, Hallé et Dareau. Si le lieu est un peu plus excentré, la taille des locaux va permettre un accroissement très important de l’activité. Une suite de hangars est complètement transformée, aménagée et permet d’accueillir un bel outil de travail. Les associés continuent, dans le même temps l’exploitation du fond de la rue des Poitevins auquel s’ajoute cette activité. De nouvelles voitures à cheval sont achetées, permettant l’approvisionnement des ateliers et les livraisons des clients.


Monniot et Klein sont devenus membres actifs et influents de la Chambre Syndicale des patrons brocheurs de Paris. Ce sont des centaines de travailleuses et de travailleurs qui sont employés de cette véritable industrie qui ne connaît ni la crise ni le chômage. Le comité de solidarité de la reliure, en octobre de cette même année, lance un mouvement de grève et formule des demandes d’augmentation : « 1 fr par jour à chaque homme ou femme, quel que soit son salaire, gratification des heures supplémentaires, augmentation de 25 % sur les prix des travaux des femmes aux pièces, 4 % minimum de salaire de 5 frs pour les ouvriers et de 4 frs pour les ouvrières, à partir de l’âge de 18 ans ». La Chambre syndicale, sous la pression, obtempère et donne droit aux demandes. Dans le même temps, elle adresse aux Éditeurs, Libraires et Imprimeurs un communiqué les informant du nouveau tarif de la Chambre Syndical, partout applicable dès le 1er novembre. Armand, qui n’a encore que 35 ans, fait maintenant l’apprentissage du métier de patron et de la négociation.


En 1882, il devient administrateur-adjoint de la Société de Secours Mutuels des quartiers de la Monnaie et de Saint-Germain et s’implique aussi de plus en plus dans la vie sociale de son quartier. C’est aussi cette année qu’il passe, dernière étape de son parcours de conscription, dans la réserve de l’Armée territoriale.

Louis, le fils d’Armand et Élisa, a maintenant bientôt huit ans et fréquente déjà l’école.

Après un apprentissage plutôt centré sur les humanités à l’Institution Verdier, c’est le collège Chaptal que ses parents retiennent pour la suite de ses études. Novateur, l'enseignement y est organisé pour des garçons se destinant aux carrières du commerce et de l'industrie, dans un contexte de révolution industrielle. Initialement situé entre la rue Blanche et la rue de Clichy, le collège Chaptal a emménagé dans ses nouveaux locaux aux Batignolles en 1874. Quand Louis rejoint l’établissement, celui-ci reçoit déjà plus de 1.300 élèves répartis en trois niveaux, le petit collège, où il débute, le moyen collège et le grand collège. Louis fréquente l’internat et partage, avec ses camarades, l’usage de la bibliothèque, installée dans l’ancienne chapelle et le gymnase nouvellement construit. Armand et Élisa sont certains d’avoir fait le bon choix pour leur fils, qui se montre rapidement un brillant élève.

Élévation du Collège Chaptal rue des Batignolles

Au plan familial, Armand est complètement intégré dans sa belle-famille. On fait souvent appel à lui pour soutenir tel cousin, pour conseiller tel autre. Des connaissances, collègues, amis savent qu’auprès des Klein, ils trouveront toujours une oreille attentive, comme en témoignent les nombreux courriers échangés encore en notre possession. C’est aussi souvent, certainement sous l’impulsion de son épouse, qu’Armand est sollicité comme parrain, mission dont il s’acquitte avec le plus grand soin ne manquant pas de répondre aux bons vœux qu’il reçoit.

L’amitié entre les Klein et les Martin ne faiblit pas et Louis, le fils Klein, est en âge avec Léa l’aînée des Martin. Ils ont eu l’occasion de se rencontrer, Léa venant à Paris et, lui, leur rendant visite avec ses parents à Dreux. À l’occasion de la nouvelle année 1885, il adresse à Émile et Élisa Martin, ses vœux ainsi qu’à sa « chère petite Léa » à qui il souhaite une bonne année, sans oublier Emma, qu’il embrasse toutes les deux.


Après trois ans comme adjoint, en 1885, Armand devient administrateur titulaire de la Société de Secours Mutuels de son quartier et ne manque jamais une réunion dont il conserve convocations et comptes-rendus.

 
Le Récit-de-vie

Il s'agit, dans un article unique, ou bien dans une suite d'articles, de raconter en la contextualisant, la vie d'un ancêtre, d'un collatéral, d'une famille, voire même d'un village ou d'une paroisse.


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