Au mois d’août, les projets d’Emma et de son parrain Armand, dont nous ne connaissons pas encore exactement la teneur, ont suscité bien des remous et causé des tracas au parrain et à sa filleule. Lire ou relire l’épisode précédent en cliquant ici.
Les choses, pourtant, semblent peu à peu rentrer dans l’ordre. Si nous ne disposons pas d’échanges épistolaires en ce mois de septembre, c’est qu’Emma a emménagé dans son nouveau logement, rue du Val gelé, juste en face de ses beaux-parents avec qui elle habitait et dont elle pourra ainsi continuer à s’occuper. Armand lui a rendu visite et peut-être même a-t-il commencé à faire une partie de son déménagement. Quand il vient à Dreux, il réside aux Bas-Buissons chez la mère d’Emma.
De retour à Paris, Armand est de nouveau perturbé par une visite qui restera pour nous mystérieuse. Emma lui écrit : « Je suis inquiète pour vous, je me demande si elle reviendra encore. Surtout ne la faites pas rentrer chez vous. » Quelle est cette visiteuse, que veut-elle à Armand, nous n’en saurons jamais rien. Emma le rassure : « Je voudrais être près de vous pour que vous ne pensiez plus à toute cette histoire. [-] Je serai pour vous [une] compagne aimante et dévouée. [-] Que ce soit le plus tôt possible. »
Elle lui raconte la visite de sa sœur aînée, Léa, qui apporte de la paille pour leur frère Émile : « Ça me distrait un peu, car vous n’ignorez pas que je m’ennuie quand vous n’êtes pas avec moi. [-] Je pense quand vous me faisiez la conduite des Buissons à Dreux et de Dreux aux Buissons. La route maintenant me semble plus longue et je me sens plus fatiguée, car je n'ai pas votre bras pour me soutenir. » Elle prend aussi des nouvelles du rhume et des douleurs au pied dont semble souffrir Armand et lui parle de sa belle-sœur, Palmyre. Cette dernière est enceinte et annonce une naissance pour le 8 octobre : « Mercredi, on verra si elle dit vrai ! », commente Emma.
Les amis d’Armand sont maintenant au courant de ses projets. Henri Bonnefond, président de la société municipale des secours mutuels de la monnaie et de Saint-Germain-des-Prés, dont Armand est vice-président, lui écrit : « Merci de vos deux belles cartes ; à noter sur la dernière la dénomenclature de votre logement, chambre avec alcôve ! Et le reste ? Tous nos compliments. Tâchez d’être sérieux et de ne pas trop y rester dans l’alcôve afin de nous revenir avec un petit peu de voix pour nous chanter " Entends-tu, c’est moi " qui vous sera certainement demandé. [-] Bastos s'ennuie de ne pas vous voir. [-] Georges et sa dame vous font bien des compliments. [-] Ma mère vous souhaite le bonjour et nous, nous vous adressons nos amitiés ainsi que nos meilleurs souvenirs. Veuillez faire nos salutations à madame votre filleule. » Emma est rassurée : « Je vois que vos amis sont gentils [-] de m’envoyer le bonjour. [-] Rendez-leur la réciproque. »
Armand continue d’entretenir des relations avec la famille de sa défunte épouse. Il rend régulièrement visite et correspond avec sa cousine germaine, Marie Thomire, veuve Zell, de quatre ans son aînée, qui réside à Paris. Il entretient une correspondance suivie avec son cousin germain, André Burille, installé à Buenos-Aires, avec qui il est en affaire. L’un comme l’autre l’encouragent dans ses projets d’avenir et adressent également leurs amitiés à sa filleule.
Palmyre ne s’était pas trompée de beaucoup, elle accouche le vendredi « d’une grosse fille. [-] Elle a encore un peu mal au ventre, mais ce n'est plus qu'une question de temps » écrit Emma.
Emma fait également part de ses inquiétudes pour sa mère qui a toujours mal aux reins et se demande ce qu’elle peut bien avoir. Elle reste chez elle pour s’en occuper et passe même la nuit : « En nous mettant au lit, on pense à vous. [sic] Je lui demande si je dois frapper le mur, mais je sais hélas que l'on ne me répondrait pas, puisque vous êtes trop loin de moi, alors je m'endors en pensant à vous que j'aime tant et que je ne voudrais plus quitter jamais. »
Armand, qui s’est séparé de son appartement au 60 de la rue Saint-André des Arts, loue maintenant un pied-à-terre plus petit au 19 de la rue des Grands-Augustins. Emma vient par deux fois en cette fin octobre pour lui rendre visite, une fois seule et une autre avec son fils Louis.
Le Récit-de-vie
Il s'agit, dans un article unique, ou bien dans une suite d'articles, de raconter en la contextualisant, la vie d'un ancêtre, d'un collatéral, d'une famille, voire même d'un village ou d'une paroisse.
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