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Photo du rédacteurAlain THIREL-DAILLY

Récit de vie : lignée cognatique de Mary Jeanfrançois épouse Leturc.

Remontée de filles en mères.

Avec cet article, nous allons, pour la première fois sur ce blog, je crois, nous intéresser à l’ascendance par les femmes d’une ancêtre, à sa lignée cognatique (par opposition à la lignée agnatique, par les hommes). On peutr aussi utiliser le terme de lignée utérine ou ombilicale.

Vous vous souvenez, certainement, du récit de vie, extrêmement poignant, de Mary Éléonore JEANFRANCOIS, que vous pouvez retrouver en cliquant ici. Remontons donc, maintenant, de filles en mères à travers le temps trois siècles durant, de la fin du 19e au début du 17e.

Lignée cognatique

Ci-dessous la lignée des femmes de Marie Blactot à Mary Eléonore Jeanfrançois : Marie BLACTOT est la mère de Marie QUEVAL, qui est la mère de Marie MOREL et ainsi de suite jusqu'à Mary Eléonore JEANFRANCOIS.

Une lignée cognatique en Seine-Maritime
De mère en fille de Marie Blactot à Eléonore Jeanfrançois

Si nous vous avons présenté cette lignée de femmes, de 1654 à 1944, dans l'ordre chronologique, nous vous les présentons ci-après dans l'ordre chronologique inverse, en partant de la mère de Mary Eléonore JEANFRANCOIS, Marie DUTEURTRE (1855-1905) et en remontant jusqu'à Marie BLACTOT (1654-1720).

Les Duteurtre, le textile, le mouvement social du milieu du 19e.

Nous sommes à Oissel, en Seine-Maritime ou, plus exactement à l’époque, en Seine-Inférieure. Marie DUTEURTRE (1855-1905), mère de Mary Eléonore, est la dernière des 7 enfants du couple DUTEURTRE - PIGERE. L’industrie textile est florissante dans la commune et c’est « naturellement » que Marie travaille dans une des fabriques comme cordière. Elle abandonnera l’usine à la naissance du quatrième de ses enfants, avant d’y revenir lorsque la dernière sera à son tour en âge de travailler. Elle décède relativement jeune à l’âge de 49 ans.

Salle de peigneuses

Les Duteurtre sont une famille très implantée dans la commune ; un certain Jean Duteurtre y a d’ailleurs été maire entre 1807 et 1813, sans que nous n’ayons pu établir un lien avec lui. Nous avons connaissance, en mai 1848, de deux Duteurtre (Frédéric et Chr.) ouvriers fileurs qui ont participé au mouvement initié par un de leurs collègues, Eutrope, pour obtenir dans les usines osseliennes une augmentation des salaires proportionnée à celle accordée dans les grandes filatures.

Les Pigere, entre textile et enseignement au début du 19e.

Thérèse PIGERE (1821-1880), mère de la précédente, est l’aînée du couple PIGERE - COQUEREL. Nous sommes toujours à Oissel, dans le milieu du textile, et y resterons encore durant cinq générations.

Les Pigere (Pigerre, Pigère, ou bien encore Pigers selon les actes) sont également nombreux à Oissel et dans le département, même si une autre souche de ce nom existe dans le sud-est ; mais les nôtres, ici, sont osseliens depuis le milieu du 17e au moins.

Oissel (76) rue JB Pigere

Dans les ancêtres Pigere, on trouve de nombreux toiliers, mais aussi un magister, autrement dit un maître-d’école. Un descendant de celui-ci, Jean Baptiste Pigerre, instituteur lui aussi, est décoré en 1875 de la Médaille d’Or des sociétés de secours mutuels en ses qualités de président de la Société de Saint-Martin à Oissel.

Il est le petit-cousin de Thérèse et une rue « Jean Baptiste Pigerre » honore sa mémoire à Oissel.

Les Coquerel entre batellerie et textile fin 18e début 19e.

Thérèse COQUEREL (1798-1865), mère de Thérèse Pigere ci-avant présentée, est la troisième enfant du couple COQUEREL - OLIVIER. Le père est batelier, un secteur en développement en cette époque préindustrielle, durant laquelle on a besoin de mobilité pour acheminer les matières premières dans les usines et les produits finis vers les grandes places marchandes. La proximité de la Seine et le développement du textile offrent de beaux marchés à la batellerie. Mais si son père est batelier, Thérèse devient, dans la lignée familiale, fileuse.

Ce nom de Coquerel, sans être spécifiquement ossélien, est fortement implanté dans le département. C’est un nom de famille dérivé de coq, sobriquet qui, semble-t-il, s’applique à un homme beau parleur, vaniteux ; mais on n’est pas responsable du nom que l’on hérite de ses ancêtres.

Les Olivier, un patronyme répandu.

Marie Rose OLIVIER (1765-1831), la femme du batelier, est seconde d’une fratrie d’au moins six enfants du couple OLIVIER - TIRUEL. Plus on remonte dans les générations, plus il est difficile de trouver des renseignements sur les ancêtres. De plus, le patronyme d’Olivier est largement répandu et ne permet pas de les distinguer.

Les actes de mariage sont souvent une source intéressante, car, au-delà de renseigner sur la filiation des époux, ils apportent des éléments, avec les témoins par exemple, sur le milieu et le mode de vie des épousés. L’acte de mariage en date du 7 mars 1791, encore porté sur un registre paroissial en ses premières années de la jeune République, est totalement illisible ; sûrement a-t-il pâti de cette période de transition.

Les Tiruel, déformation possible de Tirel

Marie TIRUEL (1735-1809), est l’aînée des trois filles et quatre garçons TIRUEL - MOREL. Nous ne disposons pas d’éléments, pour elle non plus, sur son activité professionnelle, ni sur celle de ses parents. Elle aura six enfants et vivra jusqu’à l’âge, respectable pour l’époque, de 73 ans.

Ce nom de Tiruel, rencontré pour la première fois m’a interpellé. Vérification faite, il semble largement répandu à Oissel, mais aussi dans le département, et il pourrait s’agir d’une déformation du patronyme de Tirel.

Les Morel, un autre nom répandu.

Marie Madeleine MOREL (1712-1786) est la troisième des sept enfants du couple MOREL - QUEVAL dont un seul garçon, l’aîné, et six filles qui portent toutes le prénom de Marie, associé à un second prénom. Malgré sept grossesses, pour elle aussi, Marie Madeleine vivra jusqu’à l’âge de soixante-quatorze ans.

Les Queval de Petit-couronne.

Marie QUEVAL (1682-1724) est la première de cette lignée à ne pas naître à Oissel. Si son père est ossélien, il a en effet pris pour épouse une couronnaise et c’est donc à Petit-Couronne que nait Marie. Elle est la seconde parmi les quatre enfants du couple QUEVAL - BLACTOT que nous avons pu identifier.

À noter que le patronyme de Queval pourrait être une transformation de celui de Cheval.

Et enfin, les Blactot, eux aussi de Petit-Couronne.

Nous ne retrouvons pas les parents de Marie BLACTOT (1654-1720) et c’est donc avec elle que nous terminons cette remontée de mères en filles. Nous n’avons pas pu, non plus, identifier les frères et sœurs qu’elle a certainement eus.

À noter, là aussi, que le nom de Blactot est aussi quelquefois calligraphié Blacquetot.

Quelques remarques statistiques.

Il ne vous aura pas échappé, en remontant cette lignée de femmes, que six des huit portent comme premier prénom Marie, comme cela était très fréquent. Souvent, d’ailleurs, celles-ci étaient appelées par un de leurs autres prénoms de baptême. Les deux autres, une mère et sa fille, partagent le même premier prénom de Thérèse, là encore pratique courante.

Rien d’extraordinaire à constater que l’âge au mariage de ces femmes est assez homogène, entre 21 et 26 ans, mais que l’âge au décès varie plus, avec une fourchette allant de 41 ans pour la plus jeune à 74 ans pour la plus âgée.

Enfin, quant au nombre d’enfants nés de ces femmes, en excluant la plus ancienne dans le temps, Marie Blactot pour laquelle nous avons peu d’éléments, la moyenne est d’un peu plus de sept enfants par femme.

Lignée cognatique
 
Le Récit-de-vie

Il s'agit, dans un article unique, ou bien dans une suite d'articles, de raconter en la contextualisant, la vie d'un ancêtre, d'un collatéral, d'une famille, voire même d'un village ou d'une paroisse. Ici, le récit d'une lignée cognatique.


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2 Comments

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Guest
Dec 04
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Un article que je range soigneusement dans mes favoris, pour ma propre présentation en construction.

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