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Photo du rédacteurAlain THIREL-DAILLY

Récit de vie : Madeleine Jumelle (1)

Edgar Jumelle (1854-1928) et Mélanie Grandon (1867-1934) vivent, depuis leur mariage en 1885, à Fontaine-les-Ribouts, en Eure-et-Loir. Au moment du mariage, Edgar travaille aux Fonderies Grandon, propriété de son beau-père, Sosthène Grandon. Trois ans plus tard, en 1888, naît l’aîné du couple, Robert. En 1889, Sosthène cède sa fonderie, mais Edgar continue un temps d’y travailler.

Au début de l’année 1891, Mélanie s’apprête à accoucher pour la seconde fois. C’est au domicile familial, au hameau des Brouillères, que le 2 mars naît Madeleine Jeanne JUMELLE (1891-1973), ma grand-mère. Mélanie ne travaille pas et peut s’occuper de ses deux enfants ; elle reçoit aussi le soutien de ses parents puisque les trois générations sont réunies sous le même toit. Ainsi, Madeleine connaîtra ses grands-parents maternels qui vivront encore deux décennies.

Photo traditionnelle de bébé en studio.

Un an après la naissance de l’enfant, sa grand-mère paternelle, Elisa Nicourt, décède non loin de là à Aunay-sous-Crécy. Avec son époux Édouard Jumelle, elle tenait le café - épicerie de la commune, en même temps qu’ils exploitaient la ferme familiale. Edgar Jumelle, le père de Madeleine, décide alors d’aller seconder son père vieillissant puis de reprendre la ferme.

Madeleine a deux ans quand la famille s’installe à Aunay-sous-Crécy. C’est un retour aux sources pour son père. Le couple et les deux enfants vivent à la ferme, rue Grande, avec le grand-père Édouard, un personnage truculent qu’elle connaîtra ainsi jusqu’à ses douze ans et dont elle conservera à coup sûr le souvenir.

Depuis 1877, une école communale a été réinstallée à Aunay-sous-Crécy, dans l’ancien presbytère. C’est là que Madeleine va faire ses apprentissages. Pour Edgar et son épouse, qui en ont eux-mêmes bénéficié, l’éducation est un bien précieux et ils feront tout pour que Madeleine et son frère Robert aillent le plus loin possible.

Madeleine ne déçoit pas ses parents se montrant même une bonne élève. Nous avons eu le bonheur qu’une cousine Jumelle nous transmette récemment deux documents qui en attestent : deux feuillets d’écriture de Madeleine et son certificat d’études primaires obtenu en date du 25 juillet 1903.



En 1906 Madeleine, comme son frère aîné Robert, vit toujours chez ses parents. À quinze ans, elle partage son temps entre travaux de couture, avec sa mère, et travail des champs avec son père et son frère. Certainement, participe-t-elle à la préparation de son trousseau de mariage.

À Tréon, commune voisine, vivent les Thirel, eux-mêmes agriculteurs. Leur fils Henri fait son apprentissage comme charron à Marville-les-Bois avant de faire son service militaire (voir le récit de vie d’Henri Thirel en cliquant ici). Les fêtes de village sont encore nombreuses à l’époque, c’est une source de distraction majeure pour la jeunesse rurale. C’est certainement à l’occasion d’une d’entre elles que Madeleine fait la rencontre de celui qui deviendra son époux Henri Thirel (1886-1920).

Le 2 mars 1910, pour son 19e anniversaire, Madeleine reçoit cette émouvante carte d'anniversaire. Elle est signée Henri.



CArte anniversaire 1910

Carte anniversaire 1910

Le mariage est célébré, le 19 avril 1910, à Aunay-sous-Crécy, non sans qu’un contrat de mariage ait été passé chez Me Baffet. Les choses doivent être bien ordonnées. Le couple s'installe à Breteuil-sur-Iton (Eure) à la fin de l’année 1910. Henri y prend la succession d’une entreprise de charronnage et carrosserie. Madeleine ne tarde pas à être enceinte et, le 12 avril 1911, elle met au monde leur fils André Thirel.

Un couple à son mariage en 1910.

La suite, vous la connaissez - ou bien la découvrirez en détail en cliquant ici. Madeleine, avec la mobilisation de son époux, le 1er août 1914, doit assumer le suivi de l’atelier et élever son fils, qu’elle scolarise à Breteuil. Ces années seront pour elles, comme pour de très nombreuses femmes, éprouvantes. Elles deviennent même un cauchemar quand son époux revient du front atteint de la tuberculose.

Il décède en avril 1920 et Madeleine se retrouve veuve à 29 ans, avec un fils de 9 ans. Après avoir cédé l’atelier, elle quitte Breteuil-sur-Iton pour revenir à la ferme de ses parents à Aunay-sous-Crécy.

Femmes aux champs, années 1930
Femme au jardin, années 1930

À partir de 1921, elle exerce, tout comme son frère Robert, comme chef de culture sous l'autorité de leur père. Au décès de celui-ci, en 1928, c’est Mélanie, leur mère, qui prend le relais ; Madeleine et Robert continuent de s’activer pour faire tourner la ferme. Après le décès de Mélanie, en 1934, le frère et la sœur continuent encore un temps l’exploitation en commun. Au recensement de 1936, Robert est porté cultivateur - chef de famille en tant que frère aîné, et Madeleine comme cultivatrice. Les relations ne sont pas faciles entre eux. Ils réalisent le partage et Madeleine quitte la ferme.

La perte de son époux, jeune, la nécessité de travailler pour subvenir à ses besoins, l'éducation de son fils, le dévouement à ses parents, jusqu'à leur mort, ont laissé peu de place à Madeleine pour refaire sa vie. L’a-t-elle d’ailleurs un jour envisagé ? 



 
Le Récit-de-vie

Il s'agit, dans un article unique, ou bien dans une suite d'articles, de raconter en la contextualisant, la vie d'un ancêtre, d'un collatéral, d'une famille, voire même d'un village ou d'une paroisse.

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